À force d’user mes chaussures, j’userai mes habitudes !
5h40, réveil en fanfare !

Jurgen, mon voisin de chambrée, Suisse allemand de son état, m’avait prévenu hier soir qu’il risquait de nous gêner par ses ronflements. Mais apparemment il est spécialisé en tous instruments à vents !!!
J’ai l’air en forme. Même pas mal. Seulement un bleu en haut de la cuisse gauche (intéressant non ?)
Je transporte une gourde, que j’ai mis en bandoulière. Mais la sangle me brûlait le cou. Je l’ai glissé dans une poche latérale du sac. Mais, soit le sac est mal conçu, soit mes ailes sont trop courtes pour l’attraper. Alors je la porte à la ceinture. Hier j’ai fait 39 537 pas, et la gourde a cogné à chaque fois !

Départ à 7h15, avant le rush. Aumont est très prisé des randonneurs. C’est la ville départ de plusieurs PR qui sillonnent La Margeride et l’Aubrac.
Je prends tout de même le temps de faire un paysage pour vous.

Parce que je ne vous vois pas souvent faire des photos le dimanche matin à cette heure là !!!
Me revoilà seul sur un chemin bien tracé, par des millions de pas qui ont creusé le sillon avant moi.

Au dessus de moi, plane un rapace. Il ou elle descend, remonte, tourne et retourne. Je ne suis pas inquiet mais bon !! De la haut, avec mon sac à dos, je dois plus ressembler à un gros escargot, qu’à un mulot, ça mange les escargots les rapaces ?
A l’entrée d’un village, une chapelle porte ouverte, au milieu du passage. Comme pour t’inviter à t’arrêter.

Un village tristounet, un dimanche de rien, pour personne. Il est 10h. Ils doivent être à la messe. Ici les maisons sont collées aux églises

Pour être plus près du patron sans doute, ou pas en retard à la messe.
Comme c’est dimanche, repas de fête. Bien à l’abri du vent, derrière un mur de pierres, j’attaque une boîte de sardines à la tomate

Et je viens de m’apercevoir que dans une boite, il y a 50 gr de sardine et 100 gr de fer blanc !!
Merci le dos.
Il se met à pleuvoir. Ça monte de plus en plus raide sur des chemins de caillasses. Ceux qui sont passés la semaine dernière, ont eu la neige. !!

1272 m, le plateau de l’Aubrac : terres brûlées au vent, des landes de pierres, autour des flaques c’est pour les vivants, un peu d’enfer !!!  … ( zut, ça c’est du Sardou !)

et ça redescend sous une pluie gelée. Je passe un pont, anodin sur le Béez !

Pour arriver au village de Montgros (:).

Dans l’abri bus, un mari cherche sa femme

Encore 5km avant l’étape. Mes pieds chauffent sur une partie de bitume. Je cherche la bande herbeuse pour adoucir le contact au sol.

Encore un petit bois à traverser. Je suis sur la bonne voie, car en plus des pierres, et des balises, nombre de pèlerines sèment des petits mouchoirs blancs, comme de tendres messages déposés du bout de leurs lèvres !!!

Depuis mon départ, j’ai fait 120 km.

Il me reste 1402 km…. À suivre